mardi 15 octobre 2024

Triathlon Bayman L (2/90/22) - 5/10/2024

 

 
En 2024 et après l'avoir fait en 2023, je me relance pour le Bayman L au Mont Saint Michel. L'an passé j'avais pété complet sur la course avec les 5 derniers en mode "retraite de Russie". J'avais donc envie de mieux gérer la course en général et surtout la dernière partie. Le site et l'organisation sont tops et du coup j'ai hâte d'y participer.

La préparation s'est plutôt bien passée avec un peu plus de kilomètres dans les trois disciplines cette année et surtout des meilleures sensations en général.

Avant la course, je suis un peu angoissé après avoir fait les 53 kms de l'Ultra Trail du Vercors et j'espère que j'ai récupéré. Il me semble que oui mais on sait jamais. En plus, j'ai encore à l'esprit l'abandon au L de l'Alpe d'Huez en hyperthermie et j'espère vraiment aller au bout et dans de bonnes conditions.

Quinze jours avant l'épreuve je chope une crève d’anthologie et l'angoisse remonte. Heureusement ça ne dure pas et 5 jours après ça va mieux même si la respiration n'est pas optimale.

Je passe une semaine dans la famille à Saint Malo et je fais quelques entrainements tranquilles pour finaliser la dernière semaine et garder un peu d'énergie. Je nage une fois à Aquamalo, la magnifique piscine en bassin de 50m. Je vais rouler 40 bornes tranquille au soleil avec un A/R à Cancale et un retour le long de la côte (qu'est-ce que c'est beau) et je fais un footing route/trail de 10 bornes avec mon pote Thierry.


La veille de l'épreuve, je vais récupérer mon dossard (147) et mon magnifique maillot de vélo de l'épreuve (je vais être beau en 2025 sur les routes Grenobloises). Je ne traine pas et je rentre finir de préparer le matos. C'est un L et donc il ne s'agit pas d'oublier quelque chose d'indispensable. Je vérifie 10x que j'ai tout car même si c'est mon 91ème triathlon, on peut oublier un truc et se mettre la pression inutilement le jour J. 

 

La météo de la semaine est top toute la semaine quoiqu'un peu fraiche. Cette année, l'épreuve est décalée d'une semaine et je pense que ça a joué un peu.

Le matin de l'épreuve je pars largement en avance en mangeant mon Gatosport habituel pour me préparer tranquille et profiter de l'ambiance pour le dernier triathlon de la saison. La voiture indique 4 degrés quand je m'approche du Mont. De coup je suis assez content d'avoir prévu les manchettes et le gilet sans manche pour le vélo. En sortant de la voiture, je m'aperçois aussi que le vent est fort et du coup, connaissant le parcours, je sens qu'on ne va pas rigoler dans les faux plats quand on l'aura dans la figure.

Je suis bien placé dans le parc et du coup ça va être simple de se repérer dedans après la natation. Le parc est assez grand vu qu'on est 950 au départ. Je discute avec les voisins de parc qui sont tous de la région. Pour certains c'est leur premier L et d'autres ont de l'expérience comme moi. On parle des triathlons dans nos régions respectives. Ce qui est sûr, c'est qu'ici les parcours sont assez plats vu le nombre de vélos aéros dans le parc. Du coup vu que je suis en avance, je vais voir un peu de matos dans le parc. :-) Je croise Julie Iemollo et j'en profite pour ajouter un nouveau selfie de stars du triathlon. A mon avis elle va faire mal sur le parcours même si elle revient des championnats du monde d'IM à Nice.

Le départ est prévu en rolling-start à 10h15. 30' avant le départ on a le traditionnel briefing des arbitres. La température augmente légèrement avec le soleil et c'est bienvenu. Il y a 4 SAS de départ en fonction des temps estimés de natation (<30, 30-40, >40). On est appelés à aller vers le ponton de départ (à 400m du parc) et je vois les panneaux des SAS mais dès que j'arrive vers le ponton, je vois les premiers qui se jettent à l'eau. Je regarde derrière moi et je dois être dans la moitié. Du coup j'avance avec le flot de combi noires. Du coup on oublie les SAS et je me jette à l'eau sans échauffement. Le froid me saisit un peu mais c'est pas froid que ça. On a 100m avant un premier virage du rectangle et je me place sur le côté pour nager tranquille sans bagarrer. Le rolling-start est vraiment idéal dans cette configuration avec un canal. Si on partait à 900 ça serait la guerre. :-) Même si j'ai connu ça par le passé, je suis moins fan avec l'âge. Je pars pour la longue ligne droite d'un kilomètre et quelques. Les sensations sont bonnes et je ne trouve pas ça trop long jusqu'au bouées de demi-tour. Finalement la température est gérable et on nage sans contraintes et en n'étant pas gêné par les autres triathlètes. Le retour se passe pas mal aussi et j'accélère un peu.

La sortie de l'eau se passe bien avec en plus l'aide des bénévoles pour sortir de l'eau. Ils ont du se faire les bras à tirer 950 athlètes. :-) La transition est comme prévue assez longue avec 400m de footing jusqu’au parc.

Je retrouve mon fidèle destrier et je renonce aux manchettes et veste sans manches. Finalement il ne fait pas si froid que ça et je me dis qu'on va chauffer en vélo entre le soleil toujours présent et les watts monstrueux que je vais sortir (j'exagère un peu là). Par contre, on sent encore plus le vent et je sais que la partie avec des faux-plats montants sur une longue partie du parcours que je connais vont être rock’n’roll.


Je pars assez tranquille en vélo car il y a quand même 90 bornes. Vu le parcours, on est souvent sur la  plaque et en position aéro, ce qui est assez inhabituel vu les parcours qu'on a en Rhône-Alpes. Dès qu'on se retrouve sur la boucle, on commence à voir les 1ers de l’Ironman et ça envoie du bois même si je n’ai pas l’impression de trainer. Il n'y a que des vélos aéro dans les premiers et je fais désordre avec mon vélo classique. Après  quelques kilomètres on a la première côte du parcours. Bon, c'est pas les Alpes et c'est un kilomètre et quelques avec quelques dizaines de mètres de d+. Je passe du monde dans la côte (c'est mon entrainement en Chartreuse ou en Belledonne :-D).


Il y a deux "côtes" sur le parcours mais aussi pas mal de faux-plats montants et notamment après le 30ème et je sais qu'on aura le vent dans la figure. Le début du parcours se passe bien et je gère toujours les pulsations pour ne pas me mettre dans le rouge. Tout le monde roule réglo et ça ne drafte pas. On part sur la deuxième partie du parcours après la deuxième côte et maintenant on sent bien le vent. La partie que je craignais arrive avec sa succession de faux-plats montants et descendants. Je reste en mode 'limande' le plus aéro possible. On commence à voir quelques paquets qui reviennent de l'arrière et ça saoule un peu. Tous les voyants sont au vert même si j'ai l'impression de ne pas être si rapide que ça. Je commence à douter du fait de mettre moins de temps que l'an passé. Après les conditions sont différentes et même si j'ai plus de kms dans la besace que l'an dernier et que je gère mieux (j'avais posé le vélo un peu fatigué). Sur la fin du parcours, on a le vent dans le dos et le compteur s'affole. Je sais qu'on a une boucle avant l'arrivée avec le vent dans le nez et on va de nouveau ralentir. Je remonte du monde et je commence à voir des athlètes qui ralentissent. La fin se passe rapidement et j'ai des bonnes jambes jusqu'à la transition. Je met finalement 4 minutes de plus ce qui n'est pas dramatique vu la durée totale.

La transition se passe pas mal à part que dans la ligne droite le long du parc certains marchent tranquille alors qu'on est plusieurs à courir et ça râle un peu. Je retrouve mon spot et mes affaires de courses. Je met les chaussettes et mes Hoka 'light' et je prend  mes gels et surtout ma gourde avec de l'Overstim qui m'accompagnera toute la course et surtout m'évitera de m'arrêter aux ravitaillement.

Je pars sur le parcours et je gère un max en regardant les pulses dès le départ. Je décide que j'accélérerai dans la deuxième partie si j'en ai les moyens. Je remonte pas mal des athlètes du L et par contre, on est doublés (encore) par des premiers du XL. Dans la première boucle on monte un bout du Mont Saint Michel sous les encouragements des touristes français et étrangers. La montée se passe mieux que l'an dernier. On redescend en direction de la deuxième boucle. On récupère un cordon signifiant le passage pour la première boucle. On revient vers le parc et je pars pour la deuxième boucle, un peu plus courte avec la montée du Mont en moins. L'allure est toujours régulière et les pulsations maitrisées. Je pense que ça va être bon et je continue à m'alimenter et boire toujours sans m'arrêter aux ravitaillements. Le deuxième tour se passe nickel. Dans les 3 derniers je fléchis un peu et je perds 20 secondes au kilomètre mais rien de dramatique. Je ne suis plus sûr de gagner du temps sur l'an passé mais c'est pas grave. 


La ligne d'arrivée approche enfin et les encouragements se font plus forts avec beaucoup de monde dans les derniers 200m. Je passe la ligne heureux avec 22 kilomètres au compteur mais c'est pas le plus important.

 Au final, la course s'est globalement bien passée. Un peu déçu de mon vélo vu que j'espérais faire mieux que l'an passé mais rien de dramatique. Le site, les parcours et l'organisation sont parfaits. Vraiment un sacré rendez-vous triathlétique français maintenant et une course à faire. J'aimerai avoir plus le temps de m'entrainer pour passer sur le full mais il faut rester raisonnable. A refaire donc avec quelques points d'amélioration à affiner.











mardi 17 septembre 2024

 Trail des 4 montagnes (UTV) 2024 avec Adrien

Troisième course avec mon pote Adrien après le marathon du Mont Saint Michel en 2012 puis l'Echappée Belle (parcours des crêtes) en 2017. Cette fois, on s'attaque au "petit" parcours de l'UTV, le Trail des 4 montagnes (53k, 2800m). On avait pensé d'abord faire le marathon de la Jungfrau en Suisse mais le coup total de l'épreuve (inscription, voyage et hôtel) nous ont un peu refroidi. On va courir local et c'est meilleur pour la Planète. Une semaine avant je fais une sortie du Sappey avec 21 kms et un peu plus de 1000m de d+. Elle se passe super bien même si en partant tard, je dois réduire la distance à cause de la tombée de la nuit (j'avais prévu 31k et 1800 de d+). Bon je suis quand même un peu rassuré vu que je me suis surtout entrainé cette année pour le triathlon avec beaucoup de sorties sur du plat et jamais plus de 15 kms. 

Adrien arrive la veille et comme d'habitude, après une journée de travail à Montbonnot, on file vers Decathlon La Tronche pour les derniers achats de ravitaillement. On dîne des sucres lents (des pâtes quoi) au Sappey et on va dormir en bas (il y a un festival à côté de chez moi et j'ai un souvenir douloureux d'un UTV après les Baluchons sous mes fenêtres). On finit de préparer le matos pour ne rien oublier le lendemain dans le stress des championnats du monde de Lans en Vercors et dodo. :-)

Le lendemain avant l'aube on file vers Lans en mangeant notre gâteau-sport d'Overstim. Dans la montée de Lans on voit un vélo avec un sac dans le dos, un traileur encore plus écolo que nous. On arrive 1h30 avant le départ pour récupérer les dossards et on trouve une place de parking à 200m de l'arrivée, cool.


20' avant le départ on se place dans le sas de départ et on oublie l'échauffement, de toute façon la journée va être longue. Il y a un échauffement proposé par l'organisation mais bof aussi. :-) On applaudit chaudement les bénévoles et l'organisation avant le départ. On est placés vers la moitié.

A 8h, ça part tranquille sur la route et le peloton s'étire doucement. On sait que ça va grimper dès le début et du coup c'est pas la peine de s'énerver. Adrien est plus calme que pour l'Echappée Belle et il part tranquille.

Dès le début je sens que les sensations ne sont pas terribles mais bon, je n'ai pas eu un entrainement de trail trop important cette année et c'est normal que je ne sois pas aussi fringuant que pour l'Echappée Belle.

On commence par une bonne montée jusqu'au Pic Saint Michel. Les premières rampes sont assez douces et avec quelques parties en faux plat ou même plates. On monte assez tranquillement et je surveille le pulsemètre. Je fais aussi attention à l'hydratation et l'alimentation mais bon, ça va j'ai l'habitude. Je sais par ailleurs que le premier ravitaillement est super loin (21ème) après la grosse descente du Pic Saint Michel et une longue partie en faux plat descendant. Adrien est toujours en vue même s'il continue à doubler. Par contre dans cette montée je ne suis pas super à l'aise et surtout je ne double quasiment pas alors que d'habitude, en partant derrière je remonte facile dès que la pente augmente en bon Chartroussin que je suis. Je mets ça sur mon manque d'entrainement en trail. 




La fin du pic Saint Michel est vraiment technique et très pentue mais la première difficulté sera passée. On arrive en haut et le vent est vraiment fort. Pour l'instant tous les feux sont au vert même si je ne suis pas transcendant. Je retrouve Adrien qui profite de la vue sur Grenoble et sa région avec un grand soleil. S'en suit une descente abrupte style avec pas mal de rochers. Je descend tranquille avec le souvenir de ma chute sur l'UTV 2022 avec une fracture de la main en prime. Adrien s'éloigne doucement et je ne l'ai plus en point de mire. Pas grave on se retrouvera plus tard. 


Après cette descente technique on a une longue portion de plat/faux-plat descendant et l'allure augmente. Je reste prudent car on est encore loin de la moitié du parcours. Je remonte sur quelques concurrents moins rapides. Je sens que je bute sur plusieurs pierres et manque de me mettre par terre quelques fois. C'est pas bon signe sur ma lucidité. La fin de cette portion avant le ravitaillement est plus pentue en descente et surtout avec des racines. Dans une descente à l'ombre je me prend une racine et fait un vol comme la dernière fois. Cette fois, je me rappelle les conseils du chirurgien qui m'avait dit de ne pas refrapper la main gauche (j'ai toujours la plaque et une nouvelle fracture serait moins facile à opérer) et je met le coude en avant. Résultat je tape coude gauche, genou et coude droit. Je sors quelques grossièretés et je m'en veux de me prendre un râteau aussi nul. Je me relève rapidement et repars tranquille en regardant s'il n'y a pas trop de dégâts. Soupir.

J'arrive enfin au premier ravitaillement et je sais qu'il est avant la grosse difficulté de la course. Cette fois les voyants sont au rouge et je sens que je suis en hypo complet. Pas grave, je sais que ça peut revenir. Adrien est arrivé depuis plus de 5' mais je sais qu'il va falloir refaire le plein sérieux. Franchement ça me gonfle et je ne comprend pas quelle erreur j'ai fait. Je me suis alimenté correctement, j'ai respecté les allures et je ne me suis jamais mis dans le rouge et une hypo si tôt dans la course, c'est un peu incompréhensible. Je sais que ça peut revenir vu que je l'ai déjà subit mais bon, je ne suis plus en confiance et le moral est un peu dans les chaussettes même si je n'en fait pas cas. On est au 21ème et il reste 32 bornes. Glarg.

Après avoir fait une bonne pause on repart et ça monte assez doucement mais après un virage à gauche, on se prend un mur d'anthologie avec une piste noire à remonter droit dans la pente. Il est midi et ça cogne un peu. Les allures de tout le monde chutent et on commence à en voir qui se posent dans la pente pour récupérer alors qu'ils nous ont doublé juste avant. Je sais que ça n'est pas une bonne idée et que ça va être chaud pour repartir dans une telle pente. Je sais qu'on a la petite Moucherolle comme prochain sommet et pour l'avoir faite dans l'autre sens il y a longtemps, je sais que ça va être la grosse difficulté du jour. Je ne suis pas super confiant là tout de suite mais bon, on n'est pas là pour acheter du terrain.


Après la piste noire on arrive à une bifurcation vers la gauche et je vois les coureurs devant moi qui attaquent une grosse montée avant la petite Moucherolle et l'escalade qui se profile. Il y a deux bénévoles qui nous arrêtent et qui nous disent qu'on vient juste de louper le cut-off pour 5'. :-( Je suis partagé entre le soulagement d'éviter un mur alors que je suis dans le rouge complet et la frustration de ne pas faire le parcours complet. Ils nous disent que ça ne change rien en distance comme en dénivelée mais bon, les derniers à passer sont encore visibles et on se dit qu'en trainant moins au ravitaillement on passait à l'aise. Les coureuses et coureurs qui sont avec nous râlent mais ça ne change rien.

On repart pour une bonne côte avant d'attaquer la descente avant le deuxième ravitaillement du col de la Balme. Pour l'avoir faite en montée, je sais que la descente va être encore sport. Je monte toujours à deux à l'heure sur les piste de ski. Je dis à Adrien qu'il aurait dû partir devant pour pouvoir monter le Moucherolle. Il est sympa et me dit qu'on le refera en rando un autre jour ou sur la même épreuve. Je lui dit que c'est quand même mal barré pour que je re-signe pour un 53 (oui, là j'en ai un peu marre de faire des hypos si tôt dans une course si longue).

On arrive au check de la bifurcation vers la descente et on voit ceux qui ont eu la chance de faire la petite Moucherolle. On attaque la descente tranquille et ça double de nouveau. Le début est sur une piste de ski mais rapidement on attaque le single que je craignais. Il est comme dans mes souvenirs avec des rochers et des racines partout et une pente d'enfer. On rattrape un chemin classique. Avant le ravitaillement, un coureur que je double se prend un râteau d'anthologie, un peu comme le mien qui m'a offert une fracture. Je m'arrête pour voir si tout va bien. Il me dit que ça va mais se met à cramper illico. Je lui demande s'il a besoin d'aide mais refuse. Je repars dans la descente vers le ravito.


J'arrive enfin au ravito, toujours pas dans une forme olympique. Adrien prend des nouvelles et je lui réponds "pas mieux". Je prend le temps de bien me ravitailler et de faire le plein des flasques. Il reste quand même plus de 20 bornes et je me dis que ça va être long (et j'avoue chiant à ce moment de la course vu ma forme). Je sais qu'il y a un dernier ravitaillement à Bois Barbu pas très loin et que ça sera le dernier avant l'arrivée. Il n'y a plus de grosse difficulté (enfin je crois) et de toute façon on va finir c'est sûr mais en combien de temps ?

On repart en trottinant vers l'arrivée et Adrien s'éloigne de nouveau. C'est bon j'ai l'habitude maintenant. :-) Curieusement, je trottine pendant quelques kilomètres et d'un coup bizarrement je n'ai plus cette sensation d'être à vide. Je me surprends à doubler de nouveau et même à courir d'un bon train. Je me retrouve avec deux jeunes et je les double franchement, un des deux s'accroche et on part assez vite. Je reprend confiance et je suis comme si la course démarrait maintenant, aucune douleur aux jambes et le réservoir plein. Je coure maintenant à bonne allure et je reviens sur Adrien dans un faux plat montant. Il a l'air surpris de me voir passer à l'aise. Je lui dit que je ne comprend pas mais bon, je ne vais pas me plaindre maintenant après 20 bornes de galère. Je suis aussi à l'aise dans les montées que dans les descente et je suis vraiment bien. Le corps a quand même des réactions bizarres. J'ai déjà connu ces regains de forme dans des sorties longues en course ou en vélo mais pas de manière aussi flagrante et brutale.

On arrive au dernier ravitaillement à Bois barbu et je dis à Adrien qu'on va pouvoir recourir sérieux. Lui n'a pas l'air aussi à l'aise et il me demande si j'ai pris un coup de fouet ou autre potion magique. Ben c'est ça le pire, je n'ai absolument rien changé depuis le départ. Miracle ! Je lui dit qu'on ne traine pas au ravito et je lis dans ses yeux qu'il pense que j'ai pris de la drogue. :-) En fait, je ne veux pas trop m'arrêter et profiter de ce regain de forme avant une explosion possible avant l'arrivée.

On repart enfin du ravito après avoir refait le plein puisqu'on n'aura plus rien pendant 15 bornes environ. On a un bout de route et là je me lâche total. Je pars à 4'45" dans la descente et je double du monde. Bon ils/elles doivent croire au bluf vu que les même m'ont vu complètement cramoisi 10 bornes avant mais bon, je me fais plaisir et je profite de mon entrainement route de cette année.

Après une bonne descente et un peu de faux plat, on repart pour une bonne montée dans les bois. Je me sens toujours super bien. Je peux courir en montée et je suis euphorique. Adrien a maintenant du mal en montée mais celle là est quand même moins dure que les précédentes. Mais bon, ça fait quand même mal après plus de quarante kilomètres. Moi par contre, à part une ou deux crampes que je sens pointer mais que j'arrive à maitriser, tout va bien. Je parle avec tout le monde (comme d'hab quand je ne suis pas agonisant) et j'encourage ceux que je double. J'attend Adrien régulièrement et je l'encourage pour cette montée que je crois être la dernière (j'ai mal lu le profil en fait). On croise un couple en VTT qui tente de descendre au milieu des coureurs et je leur dit qu'ils ont bien choisi leur jour pour faire ce single. :-)

On arrive enfin en haut et je me dis qu'il ne reste plus que moins de 10 bornes de descente et de plat. Adrien me dit qu'il reste une côte mais à ce moment là je pense juste au faux plat avant d'arriver à Lans (super le repérage du parcours). En arrivant sur la piste entre Villard et Lans je me dis qu'il reste plus que ça pour terminer et rejoindre l'arrivée. Ah non, on tourne à droite ? Oula ça remonte. Ma montre me prévient qu'il reste 110 m de d+. Effectivement, c'est pas terminé. Bon c'est pas ça qui va nous arrêter maintenant, surtout avec la forme retrouvée.

Arrivé en haut de cette montée, on commence à entre le bruits de l'arrivée et on aperçoit le clocher de Lans, ça sent l'écurie. Adrien se remet un peu mieux et on coure dans la descente. Au passage on tombe sur une maison retapée magnifique et on félicite la propriétaire. Ca fait envie ce spot. Reste une dernière descente assez abrupte dans les champs qui fait bien mal aux cuissots mais ce coup ci on voit l'arche d'arrivée. On se fait doubler par les premières féminines du 80 qui terminent au taquet sous les encouragements de leurs proches et de leur équipe. Elle envoient.

On passe enfin l'arrivée ensemble et je pousse Adrien devant pour le passage de la ligne pour qu'il soit classé devant. On se remercie mutuellement pour les encouragements dans les moments difficiles et surtout le partage. Franchement c'est quand même trop cool de partager une journée comme ça à deux. Bon ok, il y a 20 kms au milieu que j'ai apprécié moyen mais le résultat est là. On est allé au bout et ça nous éclate.

On a les jambes bien amochées quand même et moi quelques traces de ma chute. On récupère une bière méritée et en rentrant au Sappey on a la (grosse) bière et la pizza pour se remettre. On se fait pas prier car ça va bien les barres et les gels pendant 10h15. On débriefe la course et on se dit que ça serait cool de refaire une épreuve ensemble et pourquoi pas la JungFrau. 




mardi 3 septembre 2024

Bénévole aux JOs Paris 2024



 Bénévole aux JOs Paris 2024

 

J’ai candidaté au printemps de l’année dernière via la FFTRI (lettre de motivation et CV sportif/bénévolats). J’ai ensuite reçu des propositions pour être sur les triathlons valides et handi au pont Alexandre III (le Graal !) en tant qu’équipier zone de transition. Pour les handi je suis malheureusement coincé pour le travail mais pour les valides je pouvais poser des congés. Restait l’hébergement mais j’ai un ami de Paris qui a eu la bonne idée de partir à la même époque et du coup je me suis transformé en bénévole/gardien d’une maison dans le 19e, avec une piscine olympique à 200m, le canal de l’Ourq pour les footings et le club France à 2 kms à pied. C’était un peu loin du site (7km) mais il avait un vélo et 2 U pour l’accrocher dans l’espace destiné aux bénévoles. Bref ça se profilait pas mal. 

J’ai récupéré mon accréditation et ma tenue Décathlon à Lyon début juillet. C’était incroyable le nombre de bénévoles qui venaient récupérer du matériel. Le 22 juillet j’ai eu une formation sur site et j’ai pu rencontrer ceux qui géraient toute l’organisation des épreuves de triathlon. J’apprends que je suis affecté à la « wheel station » c’est-à-dire à un spot où les athlètes peuvent changer une roue en cas de crevaison, soit fournie par la fédération internationale, soit par leur fédération. On était 360 bénévoles au total pour les 3 épreuves. On a aussi reçu notre calendrier avec tous les jours pris de 5h à 12h ou 14h environ. Il y avait des moments de familiarisation prévues pour les athlètes pour toutes les parties. 

Je suis arrivé le 27 à Paris et j’ai attendu les informations sur les épreuves. Ça ne sentait pas bon avec les pluies lors de la cérémonie d’ouverture. D’ailleurs les familiarisations ont été annulées les unes derrière les autres.

Le 30 au matin, je pars à 4h20 de mon logement en vélo et je reçois un sms disant que le triathlon hommes est reporté vu la qualité de l’eau. Je retrouve Pich à son carrefour et on se fait un selfie sur les champs avant de retourner me coucher.

Si le triathlon ne peut se faire le 31, on part sur le 2 avec soit un triathlon ou un duathlon. Pas super confiant quand même mais le 31 au matin on reçoit un SMS comme quoi les deux épreuves hommes et femmes se passeront le 31 au matin (8h pour les femmes et 10h45 pour les hommes).

Sur ces deux épreuves j’étais à la deuxième « wheel station » place François 1er, c’est-à-dire que je m’occupais d’un site avec des roues fournies par la fédération internationale. Des roues avant et arrière, à patin ou à disque avec différentes tailles de disque et des cassettes de 11 et 12 vitesses. Mon rôle était, en cas de crevaison, de pointer la bonne roue et de fournir une clé Allen à l’athlète pour qu’il la change. On avait un membre de la fédération mais il m’a dit dès le départ que je devrais me débrouiller. 

Avant l’épreuve féminine, il a pas mal plu et la chaussée était bien glissante. J’ai vu quelques chutes avant mon poste et c’était assez dramatique de les voir larguées de leur peloton. Cassandre Beaugrand et Emma Lombardi étaient aux avant-postes et Léonie Périault un peu loin. Il y avait 7 tours à vélo et 4 à pied et on a pu tout voir de près. Ce qui était impressionnant c’était d’entendre la clameur arriver quand elles se rapprochaient. Sur le dernier tour à pied, on a vu Cassandre se détacher et partir vers la victoire. Pas de crevaison sur cette épreuve et donc spectateur aux premières loges.



Ensuite on a eu l’épreuve masculine. On suivait aussi les évolutions de la course sur le smartphone. Le soleil était bien revenu et les routes sèches. Les allures vélo étaient dingues vu de près. Pierre Lecorre, Dorian Coninx et Léo Bergère étaient toujours dans le groupe de tête avec les favoris. A pied, ça a été difficile dès le départ pour Dorian et on s’est époumonés à les encourager. Dans le dernier tour, Hayden Wilde avait une sacrée avance et on a vraiment pensé que c’était plié. Pierre et Léo étaient ensemble et ça sentait bon la médaille. Dorian était un peu en perdition malheureusement. Comme pour les filles, les allures à vélo et à pied des premiers sont délirantes quand on les voit de près. Pas de crevaisons non plus donc, spectateur pendant l’épreuve.


Après les deux épreuves on a remballé notre stand et on est rentré vers le pont Alexandre III. J’ai eu la chance de croiser une partie des athlètes après leur course ou leur remise de médaille et j’ai pu discuter avec certains d’entre eux (Alex Yee, Kristian Blummenfelt, Vasco Villaca). Ils étaient tous abordables et c’était cool de discuter avec eux. Avec Alex Yee, je lui ai dit que quand il était passé à mon poste il n’avait pas l’air au mieux et il m’a dit qu’il n’était pas super confiant mais qu’il avait vu après Wilde s’écrouler sur la fin et qu’il était revenu sur lui à fond.



J’ai trouvé Alex Yee vraiment sympa. Quand je discutais avec lui un officiel est venu pour nous dire qu’il était en retard pour aller voir les journalistes et il m’a proposé de faire une photo en marchant vers son rendez-vous suivant. C’est quand même cool.

Pendant mon jour de repos, je suis allé voir le salon ZeroD (je connais bien Pierre et Fred Dorez qui sont des anciens du club de Valence) et j’ai eu la chance de tomber en même temps que la visite de la délégation US. Du coup j’ai eu un historique de la boite et j’ai pu échanger les coachs US. 

 

J’ai pu aller aussi au club France voir l’équipe Judo sur écran géant et avec une ambiance de dingue dans la salle et croiser les trois médaillés en BMX. Il y avait un stand Inria (un peu de pub mon pour mon job) avec une appli en réalité virtuelle couplée à un home trainer connecté pour travailler le sprint pour l’équipe de France de cyclisme. J’ai testé l’appli et ce n’est pas gagné l’équipe de France pour moi. On peut tester le mode amateur (là ça va) et le mode ‘pro’ (et là c’est plus compliqué de prendre les roues). 

J'en profite pour aller voir l'épreuve cycliste et je vois Valentin Madouas aux fesses de Remco et ça sent bon la médaille d'argent !!

En reprenant mon vélo un jour, je tombe sur deux légendes du triathlon Français, les sœurs Mouthon. On discute de nos vies de triathlètes d’avant. J’avais déjà discuté avec Isabelle aux Championnats de France à Vassivière et c’était sympa de les revoir. Isabelle doit être la française la plus titrée sur Ironman je pense.

Ensuite j’ai eu la chance de pouvoir avoir un autre poste sur le ponton de départ pour l’épreuve mixte. Du coup on devait être là deux jours de suite pour la familiarisation (quand ils repèrent les parcours et la natation) et donc on met tout en place et on démonte tout à 10h vu que la Seine est réouverte aux bateaux. Pour les repérages j’ai été impressionné par les délégations Australiennes et Anglaises qui ont repéré les lieux et fait des répétitions des transitions et passages de relais. Par exemple les coachs anglais ont fait eux-mêmes la natation pour repérer les meilleures trajectoires et donner des indications à leurs athlètes. Alex Yee a fait 3x la natation (2x en combi et une fois en trifonction).

 

 


J’ai pu aussi passer dans la salle où sont stockés les vélos après contrôle par les officiels grâce à mon accréditation. Il y a du beau matos et c’était cool de voir les vélos de l’équipe de France. 

On a suivi l’épreuve en direct depuis le ponton et on a vu sur l’écran la chute de Pierre Lecorre. Il était vraiment au bout de sa vie après son relai quand on va vu échanger avec le reste de la délégation française. Par contre, ils n’ont rien lâché et ils sont remonté à la 4ème place ce qui est hallucinant vu le plateau. La médaille d’or était quasiment acquise malheureusement.



 

Après avoir remballé notre ponton et être revenu sur le pont, je tombe sur Léo Bergère qui finit sa récup vélo. On a échangé rapidement sur la course et surtout sa médaille de Bronze. C’était cool encore. 

En partant manger je tombe sur Georgia Taylor Brown et je continue ma collec de selfies. 

Franchement ils étaient tous hyper abordables et contents d’échanger sur les épreuves.

En repartant je tombe sur Carole Péon et Jessica Harrisson qui commentaient pour la télé. Pour les plus jeunes, elles étaient à Poissy dans le temps et dans les tops françaises et mondiales (ça y est je parle comme un vieux).


Bref, une super expérience dans des conditions idéales (à part les réveils à 4h). Être immergé dans ces épreuves au plus près des athlètes et des coachs me font des images pour la vie. Je sais que les selfies à tour de bras font un peu « groupie » mais j’assume. Je me suis éclaté.