dimanche 10 septembre 2017

Glandass Trail 2017

Glandass Trail

9/9/17

60k/3600 d+

Après la déception suite à mon abandon sur le Grand Duc avec un entraînement conséquent, je m'étais inscrit sur le Glandass Trail, première édition, principalement pour essayer des nouveaux parcours, découvrir une nouvelle épreuve et le Diois que je ne connais pas trop en courant mais qui a l'air vraiment magnifique. Les vidéos envoyées par l'organisation ne font que confirmer mes impressions, ça va être cool. Après le Grand Duc, je me ravise et je demande à l'organisateur si c'est possible de passer sur le parcours de 35 et il me dit d'attendre la dernière minute (il a bien fait!).
Quinze jours avant je participe au 47k de l’Échappée Belle et ça se passe plutôt bien avec mon pote Adrien et je me dis que si je récupère bien, ça devrait le faire sur le grand parcours. Ils annoncent 65 kms et 3900 de d+.
La semaine précédente, la météo annonce de la pluie dans le week-end et surtout le samedi. :-( Ca fera une moyenne avec les coups de soleils de l’Échappée Belle. Du coup, je prépare une tenue plus chaude car c'est mal parti qu'il fasse plus que 13 degrés pendant toute la journée et la veille ils annoncent carrément des trombes d'eau.
Couché à 21h la veille et réveil à 3h30, un café et zou dans la voiture direction Châtillon en Diois. J'arrive vers 5h30 et je récupère mon dossard et mon beau t-shirt technique avec le logo de la course. Je discute avec Benoit Girondel qui prépare la diagonale des fous à la Réunion. On parle de mon garagiste-traileur préféré Estel Courtial qui s'entraîne avec lui (et qui envoie du bois aussi!). J'apprends qu'on est que 39 inscrits sur le grand parcours. Ça promet des bons moments de solitude pendant la journée ! C'est un peu dommage pour les organisateurs mais je suis sûr que ça augmentera l'an prochain.
Vers 6h je me dirige vers l'aire de départ et effectivement c'est pas la foule. Il fait encore bien nuit et je n'ai pas vérifié à quelle heure le soleil se lève. Je laisse quand même la frontale dans le sac car je pense que ça sera maxi pour 20' et puis bon, je vais sortir mes yeux de lynx.
A 6h30 le départ est donné (dans une bonne montée) et Benoit Girondel part au taquet et je détache (et personne ne le reverra). Je pars tranquille en milieu de peloton et quand on entre dans les chemins, c'est quand même vachement sombre. :-) Ça monte fort après un moment et passe en mode grimpeur en marchant d'un bon pas comme il y a quinze jours. Les écarts se font rapidement. Après 30' le "soleil" se lève. Le temps est bien gris et on ne va pas cramer. Je respecte comme d'habitude ma borne max de 155 pulses pour arriver au bout et conjurer le sort du Grand Duc. Finir ou mourir !! :-D
Le début du parcours est vallonné et assez facile. La végétation est très différente et le parcours déjà magnifique. Ca promet pour la suite. Décidément j'adore le Vercors !

Les kilomètres passent bien et je suis dans un bon rythme. Il y a pas foule autour de moi comme prévu et personne ni devant ni derrière mais bon j'ai l'habitude sur mes entraînements longs en Chartreuse.


Au bout de 18 kms on revient sur Châtillon et on revoit enfin du monde. On repasse dans le centre du village et on est encouragés par les participants du 35 qui sont sur la ligne de départ. Ça motive et on file vers un ravitaillement. Les bénévoles me disent qu'on va avoir un bon "coup de cul". Après cinquante mètres on tourne à gauche et c'est un mur pendant un bon moment. On ne touche plus les talons au sol et ça grimpe très fort. Je suis content d'avoir bouffé du dénivelée en Chartreuse mais je commence à me sentir moyen. Çà ne fait que vingt kilomètres qu'on est partis mais j'ai l'habitude malheureusement de ces coups de barre vers le 20ième. Je sais que ça va revenir. Après ce mur, on revient sur un parcours vallonné où on peut recourir. Les singles deviennent plus aériens avec un passage magnifique le long d'une falaise.


On descend sur le prochain ravitaillement et on traverse un hameau avec des maisons en pierres magnifiques. On enchaîne par un morceau de route et ça fait du bien d'accélérer un peu. On commence à prendre des gouttes et la météo ne s'est pas trompée en annonçant des averses vers midi (voir une pluie plus soutenue après). Bon je suis bien équipé avec ma veste CIMALP des Barakes à Frites et c'est pas ça qui va m'arrêter.

On regrimpe de nouveau et la pluie fait son apparition. J'avoue que j'aime bien quand même ce type de temps en montagne et avec le bon équipement, on n'a pas froid, surtout en courant ou en grimpant. Je fais le yoyo maintenant avec un autre concurrent qui m'atomise en descente et que je remonte à chaque fois dans les côtes.

Arrivé en haut d'une bonne montée un bénévole nous dit que le parcours est raccourci à cause des conditions climatiques et surtout parce qu'il y a un passage aérien risqué avec la pluie. Sur le coup je trouve ça dommage car il ne pleut pas tant que ça. Peu de temps après c'est le déluge, il pleut des cordes et j'enfile la veste, un temps à mettre un Toma dans les bois comme on dit ici ;-). On arrive sur un ravitaillement et les pauvres bénévoles ont protégé le ravitaillement avec des bâches et nous attendent patiemment. Ils ont du mérite et c'est plus dur pour eux que pour nous qui nous réchauffons en courant ou grâce au dénivelée.


Il s'en suit une série de descentes "dré dans l'pentu" en quasiment hors piste avec un terrain détrempé. C'est l'enfer, je prend gamelle sur gamelle et je rame comme c'est pas possible. Il faut vraiment que je travaille ça. Je me fais doubler par trois p'tits jeunes qui dévalent en mode "ski" et en essayant de les suivre je me vautre de nouveau. Quelle quiche! Dans une descente "holiday on ice", je prend appui sur mes bâtons et j'en ai un qui casse, la loose. J'arrive à le bricoler pour terminer vu qu'il reste quelques montées dans la gadoue mais il va falloir investir. :-(

Dans un village on a un nouveau ravito et je retrouve mon partenaire "descendeur" complètement frigorifié. On repart ensemble mais il n'est pas au mieux. En arrivant le long d'un champ un daim s'enfuit, trop beau. On a encore une bonne montée humide et je largue mon collègue de galère. On a encore une descente et je commence à prendre mes marques. 

Après un morceau de route, on remonte de nouveau pour le dernier ravitaillement à Ravel. Il reste environ 7 kms dont une bonne descente encore, rhaaaaaaa.


Cette fois ci je ne me fais plus rattraper et je descends maintenant mieux et je file vers l'arrivée. Les semelles Vibram de mes chaussures Technica sont vraiment efficaces sur les pierres mouillées mais moins dans la boue. Je compte un peu les kilomètres et la fin est vraiment jolie avec des longs chemins entourés d'arbres avec un sol souple et sans grosse montée maintenant.


Je garde un bon rythme et personne ne remonte. La pluie s'est calmée et la fin se passe sans encombre. Le passe enfin la ligne d'arrivée et j'ai aussi pris ma revanche sur le Grand Duc ! J'ai quand même bien tenu, avec un bon rythme et l'enchaînement Échappée Belle et Glandass Trail a bien été digéré.

A final, ça donne 59,86k, 10h46'39", 3600 d+, 134 pulses de moyenne. Les sensations ont été bonnes quasiment tout le long et j'ai adoré le parcours. Ce qui est bizarre c'est que j'ai trouvé que l’Échappée Belle grimpait plus alors qu'il y avait 800m de d+ en moins et que je l'ai faite plus cool. Mystère. L'organisation était top et ce trail mérite plus de participants. Je reviendrais c'est sûr et merci encore aux bénévoles toujours souriants sous la pluie et aux organisateurs ! Un grand bravo pour cette première édition ! Merciiiiii !








mercredi 6 septembre 2017

Echappée Belle parcours des crêtes - 26/08/17

Echappée Belle - Le Parcours des Crêtes

Super Collet (38) - Aiguebelle (73)

47 kms 2800m d+ / 4100m d-



Durant l'hiver 2016-2017, on discute plusieurs fois avec Adrien (un pote Nantais) de la possibilité de faire un trail ensemble, plutôt montagne mais pas trop (il s'entraîne à Nantes et n'a pas une super expérience sur le long à part le marathon du Mont Saint Michel), dans les Alpes avec des jolis panoramas. Je choisis l’Échappée Belle vu que je suis bénévole sur l'UT4M la semaine avant et que je ne pourrais pas participer à l'un des quatre parcours proposés. Je regarde le parcours rapidement, le dénivelée et une vidéo de 2016 et je commence à me dire que ça ne va pas être simple simple. :-) Mais bon, on a des mental d'acier et le temps pour s'entraîner (et je me dis que la fin doit être "facile"). Ok, c'est plus facile pour moi qui m'entraîne en Chartreuse. :-D
Toute l'année je lui donne quelques conseils d'entraînement (être régulier, faire du gainage, des squats et toutes les côtes à dispo, prendre les escaliers à l'école des mines). Il s'y tient et fait même des sorties avec un sac de 5 kgs (ça c'est un peu too much mais bon, c'est la fougue de la jeunesse).


La semaine avant donc je fais co-resp. de poste au ravitaillement  du Habert de Chamechaude pour l'UT4M avec Romain, autant dire que l'on dort keud, on court partout, on trimballe des tonnes de bouteilles d'eau, on se balade dans la forêt en pleine nuit sous l'orage pour aller diriger les forçats du trail, bref la préparation idéale pour l’Échappée Belle. J'arrive à caser quelques entraînement dans la semaine mais je suis épuisé. En allant baliser l'Emeindras, j'arrive à me tordre le genou bêtement dans une descente et dans la nuit, c'est hyper douloureux (et je n'arrive pas à le plier correctement). Je commence à me dire que ça va être coton pour les 47k de la semaine suivante (mais je dis rien vu que je suis un warrior, que je vais mettre de la glace, que ça va revenir, que ça va être trop beau et que j'ai promis à Adrien de l'accompagner). Dans la semaine ça passe doucement et les derniers footings se passent sans douleur. Cool, c'est parti.




La veille de la course, on travaille ensemble et en fin de journée, on file chez Décathlon acheter ses gels et boissons diverses (sans tests préalable, mon dieu quel débutant) et on part direction Aiguebelle pour récupérer les dossards. Je suis super détendu et ça fait une moyenne avec mon padawan qui est remonté comme une pendule et "un peu" speed. Arrivé à Aiguebelle, on fait vérifier les sacs (on a une liste de matos digne de l'UTMB mais bon, "dura lex, sed lex". Je lui dit qu'on ne va pas user la frontale. Ah ah ah, quel optimisme!). On récupère notre magnifique t-shirt jaune fluo qui fera merveille sur les sorties de nuit cet hiver et l'on rentre pour notre pasta-party à nous et pour la fin de la préparation des sacs. 12000 questions d'Adrien plus loin et une nuit de sommeil (impec pour moi), on part direction Aiguebelle super tôt pour attraper la navette de 7h30 pour Super Collet. La tension se sent sur les visages dans le bus. Je suis toujours aussi cool, ça n'est qu'une longue balade en Belledonne. La météo a l'air pas mal et on ne devrait pas prendre la pluie (et même on va bronzer je pense).


Arrivé à Super Collet, je tombe sur un bénévole du Duo de l'Hermitage, incroyable. On voit la ligne de départ et ça part direct en montée pour le sommet des Plagnes et vu le parcours, on a d'entrée un bon dénivelée (435m) et je dis à Adrien qu'on va partir coolos et gérer toute la journée. Le but est d'arriver entiers, se faire plaisir, courir tout ce qu'on peut, pas prendre de perfusion à la fin et surtout avoir le sourire sur la ligne d'arrivée. A 30' du départ, on prend une averse et on sort les vestes de pluie (finalement c'était pas con de les avoir dans le sac) et on finit même par s'abriter dans le bar près du départ. On voit quelques passage de coureurs du 144. Ça c'est des durs. Impressionnant la forme de certains après 95 bornes (et quelles 95 bornes!). A 10' du départ, on se dirige vers l'arche doucement sans précipitation.




Le départ est donné et l'on part assez tranquille. Les premiers montent déjà au taquet en courant alors qu'il y a une bonne pente. Impressionnant. Derrière ça discute pas mal. On marche d'un bon rythme en restant à moins de 150 pulses. La première côte sur les pistes de ski se passe nickel sans forcer et j'estime qu'on est dans le 2ème tiers, donc pas trop mal pour l'instant. On surplombe la station de ski qui parait déjà bien loin. On a quand même déjà pas mal grimpé (et ça n'est qu'un début!).



Après une fin de montée assez facile avec un peu de jog, on attaque une bonne descente. Adrien cavale maintenant en descente et commence à doubler grave. Je suis obligé d’accélérer pour le suivre et c'est pas toujours facile de doubler. Après une descente relativement facile, on attaque de la grosse descente bien glissante en single, difficile de doubler et mon protégé est toujours 5 ou 6 places devant. Je double par paquet de 3 pour le rattraper en faisant gaffe aux entorses vu que je passe sur le bas côté. Pas le moment de se prendre une gaufre. Quand j'arrive à sa hauteur il me dit que c'est une sorte de randonnée rapide. :-) Je lui rappelle qu'il reste au moins 40 kms à faire avec pas mal de dénivelée et qu'il ne dira plus ça dans un moment.



Après un pont on arrive à une bonne montée avec un fort pourcentage (477m de rab), de la caillasse et on en a pour un moment jusqu'à un refuge (refuge des Férices). Ça calme tout le monde et on n'entend plus causer. Je dépasse Adrien dans la montée et je me cale dans mon rythme. On monte en file indienne et on commence à voir les premiers arrêts avec des coureurs qui respirent super fort alors que l'on n'est que dans la deuxième montée (et que le pire est à venir). On est qu'au début et ils sont déjà dans le rouge. Ça promet pour la suite. Le paysage se dégage et on a une vue magnifique sur Belledonne et maintenant un paysage alpin avec moins de verdure et plus de caillasse. On arrive à un petit ravitaillement improvisé qui est le bienvenu car on a déjà pas mal puisé dans les liquides. On a le premier pointage. Je refait le plein des flasques et un peu de la gourde. La chaleur commence à se faire sentir et je suis content d'avoir pris les lunettes de soleil car ça tape.



Le parcours est maintenant vraiment assez difficile avec des montées et des descentes assez raides et surtout beaucoup de pierres. Je suis content d'avoir travaillé les appuis en Chartreuse depuis l'hiver et je passe devant régulièrement. Je gère en descente et je laisse Adrien me rattraper. Il a un peu plus de mal en montée et regrette un peu de ne pas avoir les bâtons. C'est vrai qu'avec l'entraînement ça aide à mort. On a encore des grosses montées et descentes. Le premier ravitaillement n'est plus loin et après une jolie descente courue assez vite on arrive dessus. Dans la montée difficile je rattrape un pacer du 144 en sandales. Impressionnant. J'imagine que ça doit être confortable mais sur cette distance je suis un peu dubitatif (et surtout avec les caillasses de partout). Roots !



Arrivés au ravitaillement de Val Pelouse, Adrien qui volait il y a 10' prend un coup de chaud et n'est plus au top. Je remplis les flasques, la poche d'eau et je mange mon sandwich préparé la veille (trop bon un peu de salé). Adrien n'est toujours remis mais en sortant prendre l'air ça va mieux. Il faisait une chaleur d'enfer dans la tente de ravitaillement. Ben tant mieux car ça regrimpe direct en sortant. Le sourire revient et c'est le principal. Je lui demande s'il ne m'en veut pas trop d'avoir suggéré ce parcours "de la mort" et c'est le contraire donc c'est cool. Pour la suite, on décide que je partirais dans les montées et qu'on s'attend en haut pour le plat et les descentes.

Après une bonne montée, le parcours commence à être plus facile avec des successions de faux plats et de descentes. C'est vraiment l'éclate ce parcours. Je ne résiste pas à envoyer des photos à nos amis parisiens et bretons pour leur montrer que même si on force un peu, on en prend plein les mirettes. On me demande si je cours un peu de temps en temps entre deux photos. :-) Jaloux !!


Dans une 'courte' montée sèche je tombe sur un kikourou (David) que je reconnais grâce à sa casquette. Il est assis sur le bas côté et n'a pas l'air au mieux. Je discute un moment avec lui en attendant Adrien et j'essaie de le motiver à finir la montée. Après on a pas mal de descente avant le prochain ravito et ça vaut le coup de forcer un peu pour aller jusque là haut. Il me suit un moment mais il recraque. Arrivé en haut je discute avec les bénévoles présents qui ont passé la nuit ici et qui se sont caillés grave. Le vent est fort là haut et les températures ont bien chuté dans la nuit. 

Ensuite on a un joli single sur les crêtes bien roulant comme j'aime. Adrien coure mais il commence à se plaindre de son genou. On fait quelques pauses de temps en temps dans les descentes. Le deuxième (et dernier ravitaillement) ne devrait pas être trop loin (enfin après une longue descente) et ça fera du bien avant d'attaquer le dessert (400m de d+ et 13 kms).




C'est maintenant assez roulant et on court régulièrement et à bonne allure. On a de nouveau une bonne descente qui devrait nous amener au dernier ravitaillement. Ça n'en finit plus. On se plante sur le parcours et on est obligés de faire demi-tour pour rattraper le bon chemin. Manque de lucidité avec la fatigue ? On rattrape une coureuse qui a perdu ses chaussures dans un champ de gadoue. Elle peste mais elle s'en sort et repart derrière nous. Je regarde ma montre et le ravitaillement n'arrive toujours pas. En demandant à un joggeur qui fait le parcours en sens inverse, il nous annonce 3 kilomètres encore alors qu'on devrait être dessus. Soit c'est ma montre soit c'est leur mesure, n'empêche que ça n'en finit pas. 

Le ravitaillement arrive enfin et on refait les pleins. Les bénévoles sont une fois de plus super sympas et nous encouragent bien. Parmi les coureurs on retrouve toujours les mêmes têtes et on discute ferme de la fin maintenant relativement proche. Au bout d'un moment je presse un peu Adrien pour repartir car j'aimerai éviter un max la nuit même si c'est quand même mal barré. En repartant du ravito on discute avec une concurrente qui vient de Picardie (comme moi à l'origine). On parle du pays et de son climat méditerranéen. Nannnnn je déconne pour le climat.


Encore une bonne montée et je reprend mon rythme. Je dépasse une concurrente sympa que j'ai déjà croisé pas mal de fois et je l'encourage au passage en disant que je me presse pour faire un podium en V12. En haut de la côte je la vois débarquer avec Adrien en courant. Je lui dit qu'elle a réussi à le faire courir alors que j'ai plus de mal. :-) On repart à trois avec le soleil qui commence sérieux à se coucher. Je lui met du Tri Yann avec le tel pour le motiver et on doit passer pour des marteaux à courir en musique comme ça. On tombe sur un concurrent du 144 et l'on a maintenant un bon rythme sur le plat, les descentes et les faux plats. A un moment une concurrente arrive de l'arrière en descente et me dit qu'Adrien a ralenti. Je décide de l'attendre et je laisse mon petit groupe filer vers l'arrivée (et la bière de nos rêves!).


La nuit tombe maintenant et il faut sortir les frontales. J'adore ces sensations quand la forêt est sombre (c'est mon côté Tim Burton!). On recourt pas mal avec Adrien et ma frontale commence à montrer des signes de faiblesses jusqu'à s'éteindre et je rame derrière pour éviter les racines. J'ai des piles de rechange au fond du sac mais Adrien me passe les siennes plus accessibles. C'est vrai que ça va tout de suite mieux avec de la lumière et j'accélère (Adrien me dit qu'il regrette d'un coup de m'avoir dépanné). :-)


Je regarde ma montre et on devrait être à 2 kms de l'arrivée sauf que je ne vois pas du tout les lumières d'Aiguebelle. Adrien me dit qu'on est partis pour 55 kms et je parie sur 50. On rattrape des coureurs qui ont ralenti. L'un d'entre eux me dit qu'on lui a annoncé 50 kms. On a une bonne allure et on remonte encore quelques places en encourageant les coureuses et coureurs dont certains peinent à rejoindre l'arrivée. J'adore courir de nuit en fait et on a une sensation de vitesse plus rapide même si j'imagine que c'est loin d'être le cas.


On arrive enfin en vue d'Aiguebelle et on file sur le bitume. Ça sent l'écurie et on accélère encore en dépassant plusieurs concurrents en les encourageant au passage. L'arrivée vers le parking et vers l'arche nous libère et les émotions se font sentir. J'ai réussi à l'amener au bout et il semble apprécier. On passe enfin l'arrivée avec la cloche (que j'oublie de faire sonner), loin des premiers (5h43!!) mais tellement heureux de finir cette aventure ensemble et avec des sensations vraiment bonnes. Adrien est super heureux et ça fait plaisir à voir. Je n'échangerais pour rien au monde un gain en places ou en temps contre ces sensations et ce partage.

 


Après avoir récupéré la bière d'arrivée tant attendue et le buff de finisher, on se pose un peu dans l'herbe en regardant les arrivées. On retrouve la concurrente picarde qui nous dit que son mari est sur le 85. Ben bon courage, ça doit être terrible vu que la partie avant Super Collet est pire encore. On nous annonce que deux coureurs ont fait l'aller/retour sur l'Echappée Belle en partant le mercredi, en dormant deux heures au départ en prenant le départ de la course. Aux fous !! :-D Je ne peux même pas dire que c'est les ravages de la Chartreuse vu qu'on est en Belledonne. :-) 

 


Au final, on a 52,73 kms à la montre en 11h45'31, 2825 de d+ et 4124 de d- et 203 et 204èmes (sur 360 arrivants). Une belle aventure à deux. Adrien me remercie 12 fois et quelques jours après, il me parle de faire un 85 ! Glarg, il a pris le virus ! Bravo en tout cas pour sa volonté et sa perf!

Place à la récup pour le Glandass Trail dans quinze jours à Chatillon en Diois. Un dingue!