En
2024 et après l'avoir fait en 2023, je me relance pour le Bayman L au
Mont Saint Michel. L'an passé j'avais pété complet sur la course avec
les 5 derniers en mode "retraite de Russie". J'avais donc envie de mieux
gérer la course en général et surtout la dernière partie. Le site et
l'organisation sont tops et du coup j'ai hâte d'y participer.
La
préparation s'est plutôt bien passée avec un peu plus de kilomètres
dans les trois disciplines cette année et surtout des meilleures
sensations en général.
Avant la course, je suis un peu angoissé
après avoir fait les 53 kms de l'Ultra Trail du Vercors et j'espère que
j'ai récupéré. Il me semble que oui mais on sait jamais. En plus, j'ai
encore à l'esprit l'abandon au L de l'Alpe d'Huez en hyperthermie et
j'espère vraiment aller au bout et dans de bonnes conditions.
Quinze
jours avant l'épreuve je chope une crève d’anthologie et l'angoisse
remonte. Heureusement ça ne dure pas et 5 jours après ça va mieux même
si la respiration n'est pas optimale.
Je passe une semaine dans
la famille à Saint Malo et je fais quelques entrainements tranquilles
pour finaliser la dernière semaine et garder un peu d'énergie. Je nage
une fois à Aquamalo, la magnifique piscine en bassin de 50m. Je vais
rouler 40 bornes tranquille au soleil avec un A/R à Cancale et un retour
le long de la côte (qu'est-ce que c'est beau) et je fais un footing
route/trail de 10 bornes avec mon pote Thierry.



La
veille de l'épreuve, je vais récupérer mon dossard (147) et mon
magnifique maillot de vélo de l'épreuve (je vais être beau en 2025 sur
les routes Grenobloises). Je ne traine pas et je rentre finir de
préparer le matos. C'est un L et donc il ne s'agit pas d'oublier quelque
chose d'indispensable. Je vérifie 10x que j'ai tout car même si c'est
mon 91ème triathlon, on peut oublier un truc et se mettre la pression
inutilement le jour J.
La
météo de la semaine est top toute la semaine quoiqu'un peu fraiche.
Cette année, l'épreuve est décalée d'une semaine et je pense que ça a
joué un peu.
Le matin de l'épreuve je pars largement en avance en
mangeant mon Gatosport habituel pour me préparer tranquille et profiter
de l'ambiance pour le dernier triathlon de la saison. La voiture
indique 4 degrés quand je m'approche du Mont. De coup je suis assez
content d'avoir prévu les manchettes et le gilet sans manche pour le
vélo. En sortant de la voiture, je m'aperçois aussi que le vent est fort
et du coup, connaissant le parcours, je sens qu'on ne va pas rigoler
dans les faux plats quand on l'aura dans la figure.
Je suis bien
placé dans le parc et du coup ça va être simple de se repérer dedans
après la natation. Le parc est assez grand vu qu'on est 950 au départ.
Je discute avec les voisins de parc qui sont tous de la région. Pour
certains c'est leur premier L et d'autres ont de l'expérience comme moi.
On parle des triathlons dans nos régions respectives. Ce qui est sûr,
c'est qu'ici les parcours sont assez plats vu le nombre de vélos aéros
dans le parc. Du coup vu que je suis en avance, je vais voir un peu de
matos dans le parc. :-) Je croise Julie Iemollo et j'en profite pour
ajouter un nouveau selfie de stars du triathlon. A mon avis elle va
faire mal sur le parcours même si elle revient des championnats du monde
d'IM à Nice.

Le
départ est prévu en rolling-start à 10h15. 30' avant le départ on a le
traditionnel briefing des arbitres. La température augmente légèrement
avec le soleil et c'est bienvenu. Il y a 4 SAS de départ en fonction des
temps estimés de natation (<30, 30-40, >40). On est appelés à
aller vers le ponton de départ (à 400m du parc) et je vois les panneaux
des SAS mais dès que j'arrive vers le ponton, je vois les premiers qui
se jettent à l'eau. Je regarde derrière moi et je dois être dans la
moitié. Du coup j'avance avec le flot de combi noires. Du coup on oublie
les SAS et je me jette à l'eau sans échauffement. Le froid me saisit un
peu mais c'est pas froid que ça. On a 100m avant un premier virage du
rectangle et je me place sur le côté pour nager tranquille sans
bagarrer. Le rolling-start est vraiment idéal dans cette configuration
avec un canal. Si on partait à 900 ça serait la guerre. :-) Même si j'ai
connu ça par le passé, je suis moins fan avec l'âge. Je pars pour la
longue ligne droite d'un kilomètre et quelques. Les sensations sont
bonnes et je ne trouve pas ça trop long jusqu'au bouées de demi-tour.
Finalement la température est gérable et on nage sans contraintes et en
n'étant pas gêné par les autres triathlètes. Le retour se passe pas mal
aussi et j'accélère un peu.
La sortie de l'eau se passe bien avec
en plus l'aide des bénévoles pour sortir de l'eau. Ils ont du se faire
les bras à tirer 950 athlètes. :-) La transition est comme prévue assez
longue avec 400m de footing jusqu’au parc.
Je
retrouve mon fidèle destrier et je renonce aux manchettes et veste sans
manches. Finalement il ne fait pas si froid que ça et je me dis qu'on
va chauffer en vélo entre le soleil toujours présent et les watts
monstrueux que je vais sortir (j'exagère un peu là). Par contre, on sent
encore plus le vent et je sais que la partie avec des faux-plats
montants sur une longue partie du parcours que je connais vont être
rock’n’roll.



Je
pars assez tranquille en vélo car il y a quand même 90 bornes. Vu le
parcours, on est souvent sur la plaque et en position aéro, ce qui est
assez inhabituel vu les parcours qu'on a en Rhône-Alpes. Dès qu'on se
retrouve sur la boucle, on commence à voir les 1ers de l’Ironman et ça
envoie du bois même si je n’ai pas l’impression de trainer. Il n'y a que
des vélos aéro dans les premiers et je fais désordre avec mon vélo
classique. Après quelques kilomètres on a la première côte du parcours.
Bon, c'est pas les Alpes et c'est un kilomètre et quelques avec
quelques dizaines de mètres de d+. Je passe du monde dans la côte (c'est
mon entrainement en Chartreuse ou en Belledonne :-D).
Il
y a deux "côtes" sur le parcours mais aussi pas mal de faux-plats
montants et notamment après le 30ème et je sais qu'on aura le vent dans
la figure. Le début du parcours se passe bien et je gère toujours les
pulsations pour ne pas me mettre dans le rouge. Tout le monde roule
réglo et ça ne drafte pas. On part sur la deuxième partie du parcours
après la deuxième côte et maintenant on sent bien le vent. La partie que
je craignais arrive avec sa succession de faux-plats montants et
descendants. Je reste en mode 'limande' le plus aéro possible. On
commence à voir quelques paquets qui reviennent de l'arrière et ça
saoule un peu. Tous les voyants sont au vert même si j'ai l'impression
de ne pas être si rapide que ça. Je commence à douter du fait de mettre
moins de temps que l'an passé. Après les conditions sont différentes et
même si j'ai plus de kms dans la besace que l'an dernier et que je gère
mieux (j'avais posé le vélo un peu fatigué). Sur la fin du parcours, on a
le vent dans le dos et le compteur s'affole. Je sais qu'on a une boucle
avant l'arrivée avec le vent dans le nez et on va de nouveau ralentir.
Je remonte du monde et je commence à voir des athlètes qui ralentissent.
La fin se passe rapidement et j'ai des bonnes jambes jusqu'à la
transition. Je met finalement 4 minutes de plus ce qui n'est pas
dramatique vu la durée totale.
La transition se passe pas mal à
part que dans la ligne droite le long du parc certains marchent
tranquille alors qu'on est plusieurs à courir et ça râle un peu. Je
retrouve mon spot et mes affaires de courses. Je met les chaussettes et
mes Hoka 'light' et je prend mes gels et surtout ma gourde avec de
l'Overstim qui m'accompagnera toute la course et surtout m'évitera de
m'arrêter aux ravitaillement.
Je pars sur le parcours et je gère
un max en regardant les pulses dès le départ. Je décide que
j'accélérerai dans la deuxième partie si j'en ai les moyens. Je remonte
pas mal des athlètes du L et par contre, on est doublés (encore) par des
premiers du XL. Dans la première boucle on monte un bout du Mont Saint
Michel sous les encouragements des touristes français et étrangers. La
montée se passe mieux que l'an dernier. On redescend en direction de la
deuxième boucle. On récupère un cordon signifiant le passage pour la
première boucle. On revient vers le parc et je pars pour la deuxième
boucle, un peu plus courte avec la montée du Mont en moins. L'allure est
toujours régulière et les pulsations maitrisées. Je pense que ça va
être bon et je continue à m'alimenter et boire toujours sans m'arrêter
aux ravitaillements. Le deuxième tour se passe nickel. Dans les 3
derniers je fléchis un peu et je perds 20 secondes au kilomètre mais
rien de dramatique. Je ne suis plus sûr de gagner du temps sur l'an
passé mais c'est pas grave.


La
ligne d'arrivée approche enfin et les encouragements se font plus forts
avec beaucoup de monde dans les derniers 200m. Je passe la ligne
heureux avec 22 kilomètres au compteur mais c'est pas le plus important.
Au
final, la course s'est globalement bien passée. Un peu déçu de mon vélo
vu que j'espérais faire mieux que l'an passé mais rien de dramatique.
Le site, les parcours et l'organisation sont parfaits. Vraiment un sacré
rendez-vous triathlétique français maintenant et une course à faire.
J'aimerai avoir plus le temps de m'entrainer pour passer sur le full
mais il faut rester raisonnable. A refaire donc avec quelques points
d'amélioration à affiner.